Voici la question pernicieuse et malicieuse – et pourtant le fond est sérieux – qu’un homme m’a posé via FB et à laquelle je viens de répondre.
“Bonjour Docteur Nathalia, j’ai une question sexologique: ma secrétaire se refuse à moi depuis des années, comment la persuader d’accepter un accouplement hebdomadaire? Merci. D.”
Ma réponse : “Bonjour D., Soit (non exclusif) 1/ C’est du harcèlement sexuel et attention à vos fesses, ça va faire très mal si votre secrétaire décide de porter plainte, soit 2/ après négociation, vous revoyez les termes et les conditions du contrat de travail, soit 3/ vous lui proposez le mariage, soit 4/ vous arrêtez de prendre vos fantasmes pour des réalités et vous allez consulter, soit 5/ vous prenez vos envies dans une main et votre kleenex dans l’autre : vous verras ça passera vite :-)))”
Le fantasme du patron qui couche avec sa secrétaire est omniprésent dans notre société. Relation de pouvoir ou d’abus de pouvoir, relation fantasmée à ne pas consommer ou désir réalisé, les suites ne sont pas sans conséquences. Pour rappel, lorsque la demande prend l’aspect d’une exigence et d’une pression insistante, cela s’appelle du harcèlement sexuel au travail. C’est un délit depuis le 8 août 2012 qui est puni par la loi. Cela se caractérise par le fait d’imposer à une personne, de fa
çon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui : – portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, ou – créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.
Selon la loi, est assimilé au harcèlement sexuel le fait d’user (même de façon non répétée) de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un autre.
Dans les 2 cas, il n’est pas nécessaire qu’il y ait une relation hiérarchique entre l’auteur des faits et la victime pour que les actes soient constitutifs de l’infraction.
L’incitation au rapport sexuel entre deux ou plus adultes CONSENTANTS fait partie du jeu de la séduction. Utiliser sa position hiérarchique pour extorquer sous la pression une faveur sexuelle c’est NON. Encore faut-il pouvoir OSER dire non, braver un interdit, une menace etc. Mais ça, c’est encore un autre débat…
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