top of page
Photo du rédacteurNathalie Giraud Desforges

La joie est un masque… parfois

Dernière mise à jour : 14 janv. 2023

Article publié le 10/12/2017 et mis à jour le 14/01/2023


“Cela fait plus de 10 ans que je te connais et je ne t’ai jamais vu comme ça !”

Oui la tristesse est collée à moi, je sens son angle coupant au fond de la gorge. J’ai la poitrine contractée, un poids noué, tel le noeud dans le bois, plus dur, serré.



emoticon smilies sourire joie et tristesse

Les santés de mon père sont fragiles, vacillantes.  Sa santé mentale laisse des trouées de plus en plus incompréhensibles dans le maillage des mots. Sa santé physique appelle les docteurs à son chevet avec une régularité bien trop régulière.


Dans cette “sainte folie du couple” – une histoire de conflit où deux êtres s’affrontent sans se comprendre, qui s’arrête là au premier chapitre mais qui dure depuis 50 ans – ma mère s’occupe de lui de façon quasi exclusive. A 82 ans et 89 ans respectivement, ils se sont promis de ne pas se séparer ? Rester ensemble mais à quel prix ?


Quand les aidants proches soignent, qui les soignent ? Dépendance, interdépendance, enfermement, toute puissance du soignant, déni de la maladie, colère, impuissance du cercle familial exclu du duo. Mon plus grand “tor-mentor” comme le dirait Dick Schwartz dans son modèle de psychothérapie IFS cher à ma pratique, se nomme ma mère. Elle s’accapare, protège, couve, engueule, en veut à son mari, dans le déni de sa maladie, en colère. Elle souffre, s’enferme dans son isolement et attaque.


Il est l’ombre de lui-même, affaibli dans son fauteuil roulant, la tête et le dos courbés, replié sur lui. Alors parfois, pour résister, retrouver un peu de contrôle dans sa vie, papa fait de la résistance, il fait non non non , il ne mangera pas, n’ouvrira pas la bouche, pour exister et faire “ch…” sa femme, s’autoriser à ne pas lui donner ce qu’elle veut, lui le “gros bébé emmailloté” comme il se définit…


Ce soir, je suis triste, il s’enferme dans sa cave intérieure dont il a “jeté les clés”. Pas si dément que cela le pater !


Alors ce soir, laisse-moi être triste, ouvrir les vannes. Continue à ouvrir tes bras, ne dis rien, allume les bougies et fais-moi couler un bain, lave-moi les cheveux.


Tomorrow is another day

Je t’aime

Ta femme Ps. Merci pour hier, cette nuit, ce matin et la bonne odeur de pot au feu en attendant tes enfants

13 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

コメント


bottom of page